K.O.S.H.K.O.N.O.N.G. N 2

jean (dir.) daive
EAN : 9782917786192
Éditeur : ERIC PESTY
Collection : Revue
Date de parution : 09/07/2013
Format : 24.00 cm x 15.50 cm x 4.00 cm
11,00 €
Maurice Ricci est né à Nice en 1945, il vit à Saint-Martin-Vésubie où il a été, durant plus de trente ans, instituteur puis directeur de l'école primaire. Parallèlement à sa carrière professionnelle, il s'intéresse à diverses expressions artistiques. Il est photographe depuis son plus jeune âge, et a participé à de nombreuses expositions, il est membre des Choeurs du Mercantour, il a écrit plusieurs pièces de théâtre pour enfants. Il oeuvre aussi dans le domaine musical, création de spectacles piano-récitant, participation à un Trio contes et chansons, création de spectacle piano à quatre mains-récitant. Mais il se consacre surtout à l'écriture de nouvelles sur la montagne. Nouvelles regroupées ici sous l'intitulé Lettres île mon refuge. Ce recueil a été le fruit d'une longue gestation, de 1999, pour La directe à la IV à l'année 2006 avec la Daine du Gelas. Maurice Ricci a réussi à retranscrire dans un style fluide et dépouillé des Histoires du Mercantour, histoires vécues, histoires imaginées, histoires pour les amoureux de la montagne et les amateurs de jolis récits. La directe à la IV a obtenu le Grand Prix 1999 de la "nouvelle de montagne" du concours littéraire de la Médiathèque de Saint-Martin Vésubie. C'est pourquoi je viens discrètement, en catimini, déposer ce livre, ces "Lettres de mon refuge" dans un coin de votre bibliothèque, espérant que, par hasard, vous l'ouvrirez un jour et qu'il saura vous distraire... (Extrait de L'Avant-Propos) Extrait du livre : La source Septembre 1968. La France se remettait tout doucement de ce qui avait pris tous les aspects d'une révolution. Mon arrivée à Saint-Martin Vésubie, bien que plus discrète, n'en eut pas moins, pour ma vie, des conséquences aussi importantes. J'avais vingt-trois ans. Je n'étais pas Rastignac. Je ne rêvais pas d'en découdre avec la société et mes ambitions étaient bien plus modestes. Le jeune citadin que j'étais, dont la sortie de l'Ecole Normale d'Instituteurs de Nice était encore toute fraîche, venait de prendre l'audacieuse décision de postuler pour une place dans un village montagnard. De retour du service militaire qui, bien que m'ayant lourdement ennuyé, m'avait donné une envie irréversible d'indépendance, je désirais quitter le nid familial et tenter un vol sans assistance. Et puis, surtout, je sentais confusément que ma nature profonde s'accorderait mieux avec la vie plus paisible et authentique qui m'attendait ici. Le choix n'avait pas été facile ; c'est un exercice bien périlleux de lâcher la branche qui, somme toute, n'était pas si inconfortable, pour se lancer vers un inconnu, pas trop terrible non plus, reconnaissons-le. «Un an ou deux, on verra bien.. !» m'étais-je dit pour me rassurer et m'encourager à accomplir ce grand saut de puce qui allait, néanmoins, conditionner le reste de ma vie. Quelle aurait-elle été, ma vie, si je n'avais pris, un jour de Mai 68, cette décision d'exil en altitude ? On se trouve parfois, dans la vie, devant des bifurcations où l'on a l'illusion de pouvoir choisir son destin. A-t-on vraiment le choix ? Le hasard a-t-il vraiment une place ? Je n'y crois pas beaucoup. J'obtins donc, sans difficulté particulière, la charge de maître d'école à St-Martin Vésubie. C'était un temps où, être nommé dans un village de montagne n'était pas considéré, par la plupart des enseignants, comme une promotion, et mon sort ne fut pas spécialement envié par mes anciens camarades qui ambitionnaient plutôt de s'incruster le plus vite possible dans les écoles niçoises afin d'y couler une carrière paisible. D'aucuns, d'ailleurs, pensant que cette nomination m'était imposée, me manifestèrent d'abord ce qui ressemblait très fort à des condoléances, et se transforma aussitôt en incompréhension dès que je leur affirmai qu'il s'agissait d'un choix délibéré de ma part. Je voyais très bien que cela équivalait à leurs yeux à un manque grave d'ambition. Peut-être l'avais-je tout simplement placée ailleurs... Au début de septembre 1968, j'emménageai très succinctement dans un appartement de fonction qui allait devenir ma tanière pour de longues années, beaucoup plus, en tout cas, que je ne le pensais à l'époque. Ce logement, vaste mais dans un état plutôt piteux, me parut malgré tout un havre merveilleux : j'étais chez moi, indépendant, pour la première fois. C'est assurément un moment qu'on n'oublie pas, où une page se tourne pour quitter l'enfance complètement, définitivement.

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